L’Union africaine a désormais son «Centre de conférence»

Ma-Li Wenbo
et Fantahun H. Michael (Ethiopie)

Sur le plateau éthiopien, dit le «toit africain» , la ligne d’horizon d’Addis-Abeba n’est plus seulement un groupe de montagnes. Un complexe d’édifices majestueux de forme circulaire a été construit, offrant aux populations un espoir pour l’avenir de l’Afrique. C’est le Centre de conférence de l’Union africaine construit à titre d’aide par la Chine.

L’Union africaine (UA) joue un rôle vital dans le maintien et la promotion de la paix et de la stabilité sur le continent africain, dans la mise en œuvre de stratégies de réforme et d’actions pour la réduction de la pauvreté, et dans la réalisation du développement et du redressement de l’Afrique.La construction du Centre de conférence de l’UA est d’une grande importance pour la promotion du rôle de l’UA, représentant aussi les meilleurs vœux du peuple chinois pour le développement et le redressement de l’Afrique.

L’ UA espérait avoir un « Centre de conférence »

L’Union africaine, qui était à l’origine l’Organisation de l’Unité africaine fondée en 1963, a été créée en juillet 2002. Avec ses 55 membres, elle représente toute l’Afrique dans les domaines politique, économique, militaire, culturel et social.


Panorama du Centre de conférence de l’UA

Depuis sa création, l’UA pousse activement ses membres à renforcer la construction de leurs infrastructures, à attirer des investissements étrangers, à rechercher des aides extérieures, à promouvoir l’intégration économique sur le continent africain et à pousser l’Afrique à s’intégrer de manière active dans le processus de mondialisation.

Le sommet de l’UA est le plus haut organe du pouvoir de l’UA, et chaque année, sont organisées des réunions des chefs d’Etat et de gouvernement. Mais avant l’achèvement du Centre de conférence de l’UA, la plus grande salle de réunion du siège de l’UA avait moins de 500 places. Chaque fois que l’UA tenait un sommet, elle devait emprunter le centre de conférence de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique proposant 800 places, en vue de répondre à ce besoin.

Néanmoins, sous la caméra des journalistes, le lieu de la conférence paraissait toujours très encombré. Certaines personnes accompagnantes, debout près du mur, écoutaient la conférence, tandis que les journalistes, accroupis au sol près du président de l’UA, posaient des questions.

L’UA aspirait à avoir son propre centre de conférence moderne et de grande envergure, pour ne plus avoir besoin d’emprunter d’autres lieux pour la tenue de sommets.

En novembre 2006, lors du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine tenu à Beijing, les dirigeants de divers pays ont examiné ensemble ce vaste thème visant à promouvoir le développement des relations sino-africaines et à promouvoir la coopération solidaire des pays en développement. La Chine a déclaré qu’elle construirait à titre gracieux le Centre de conférence de l’UA et qu’elle soutiendrait le processus d’intégration des pays africains.

L’achèvement du Centre de conférence

A l’occasion du 10e anniversaire de sa fondation, l’UA s’est installée dans sa « nouvelle maison».

En tant que nouveau siège de l’UA, le Centre de conférence de l’UA remplit de multiples fonctions telles que celles de bureau, de centre de conférence, de salle de réception, de lieu de communiqués de presse, de centre d’urgence médicale, etc. Il dispose de normes d’utilisation identiques à celles des centres de conférence des Nations unies, de l’Union européenne et d’autres organisations internationales.

Les représentants ne pouvaient cacher leur excitation et leur joie. « Désormais, on n’aura plus besoin de chuchoter dans le couloir à l’extérieur de la salle de réunion. » Ils peuvent en effet parler librement dans leurs petites salles de réunion ou leurs salles VIP, ainsi que dans leur grande salle de conférence, suffisamment grande pour accueillir plus de 2 500 personnes.

L’Internet haut débit est comme une extension de leur cerveau, les équipements d’interprétation simultanée sont comme des oreilles plus sensibles, le microphone rend leurs voix plus claires et plus puissantes, et l’appareil de vote représente leur volonté. Les équipements de conférence à distance, la prise de son et d’image en direct et d’autres fonctions assurent la tenue des réunions interrégionales et la sauvegarde des informations importantes en faisant des copies.


Vue aérienne du Centre de conférence de l’UA

Lorsque la caméra suit automatiquement le conférencier invité, l’image est projetée sur un grand écran et toute la salle la voit clairement. Au cours de la conférence, les délégués ont pu profiter des services de haute qualité de ce centre de conférence moderne entièrement fonctionnel, où l’on discute et prend des décisions importantes, ayant un impact profond sur le continent africain.

En marge de la réunion, ils peuvent se rendre dans l’atrium, semblant être prélevé directement de la nature, et profiter de la glorieuse légende du continent africain représentée en relief sur le mur dédié à l’art du lumineux hall d’accueil.

Le Centre de conférence de l’UA est le témoin et la garantie de la tenue d’une série de réunions importantes de l’UA et de la naissance de plusieurs grandes résolutions.

En 2013, le 21e sommet de l’UA a adopté la « Déclaration du 50e anniversaire de l’UA / OUA », qui témoigne d’une détermination à transformer le XXIe siècle en un siècle de l’Afrique.

En 2014, le 24e sommet de l’UA a examiné le rapport sur le lancement des négociations relatives à un « accord tripartite de libre-échange».

En 2019, le 32e sommet de l’UA a engagé des consultations sur les problèmes portant sur les réfugiés africains et la construction des zones de libre-échange du continent africain.

Sans conteste l’un des batiments publics les plus importants de l’histoire africaine, le Centre de conférence de l’UA est devenu un édifice phare de la ville. De nombreuses rues d’Addis-Abeba n’ayant pas de nom, les gens se servent du Centre de conférence pour indiquer les directions.

Une architecture en harmonie avec la culture locale

L’ensemble du complexe du Centre de conférence a une structure en forme de U qui symbolise l’avenir de l’Afrique porté par leurs mains. Le batiment rayonne autour de son centre, symbole de l’unité des pays africains et du rayonnement de l’UA. La hauteur du batiment principal est de 99,9 mètres, ce qui symbolise la « Journée de l’Union africaine» du 9 septembre 1999. Les lignes verticales du batiment principal vont du bas vers le haut, incarnant l’émergence de l’Afrique.

Le Centre de conférence de l’UA a adopté un grand nombre de techniques et de matériaux de construction avancés pour mettre en place un concept architectural écologique et économe en énergie.

Afin de réaliser avec succès la finesse et la légèreté de la structure ellipsoïde de la grande salle de conférence ainsi que la prouesse technique de l’atrium circulaire, le batiment a adopté une structure en acier. Les poutres en acier incurvées avec une variation en hauteur et une particularité rythmique forment une fenêtre de prise de lumière en gradins, permettant à toute la salle en forme de couronne de se passer d’éclairage artificiel et de climatisation.

En fait, à part quelques salles de réunion, les espaces publics, y compris le batiment principal, ne sont pas équipés d’un système de climatisation, ni d’un système d’éclairage artificiel ; l’utilisation du vent et de la lumière naturels permet au batiment de consommer moins d’énergie.

Les précipitations pendant la saison des pluies à Addis-Abeba, parfois accompagnées de grêle, sont très importantes. Toutefois, les murs-rideaux de l’ellipsoïde et de l’atrium circulaire ont résisté à une rude épreuve d’étanchéité et répondent parfaitement aux exigences de la conception.

Le concepteur en chef de ce batiment chéri par les Africains est Ren Lizhi, architecte en chef de l’Institut de recherche en conception architecturale de l’université Tongji. L’équipe de conception a mené, dès le début, une étude approfondie sur le contexte culturel de l’Afrique, le rôle de l’UA, et a invité des étudiants africains faisant des études à l’université Tongji à participer à la discussion du programme, en vue de solliciter leurs opinions et leurs suggestions sur le plan architectural, et de connaître les prédilections esthétiques des Africains en matière de formes et de couleurs. En se basant sur une meilleure compréhension de la relation entre la fonction du batiment et la conception globale, l’équipe de conception a ajusté et optimisé de manière ciblée la forme architecturale.


Grande salle de conférence du Centre de conférence de l’UA

Le plan de conception final tenait pleinement compte des caractéristiques régionales de l’Afrique et des exigences esthétiques des Africains. Il a été unanimement reconnu par les parties chinoise et africaine et a été défini comme le projet choisi par adjudication.

A l’intérieur du Centre de conférence, le mur d’art du hall est très attractif. Une gravure intitulée «Ascension» est spécialement conçue pour l’UA, ayant pour thème l’esprit de l’Afrique qui souhaite émerger, usant du symbole du soleil se levant au-dessus d’un sol fertile ; le logo en métal de l’UA représente l’unité, la paix et le progrès ; le cercle doré autour de la carte vierge d’une terre unie symbolise la richesse de l’Afrique et son avenir radieux, avec de chaque côté deux feuilles de palmier représentant la paix. Le mur d’art menant sur l’entrée du Centre de conférence est particulièrement apprécié des dirigeants de différents pays. C’est le meilleur emplacement pour prendre une photo de groupe après la réunion.

Ce batiment appartenant à l’Afrique et qui contribue au développement de celle-ci a conquis le cœur des Africains ; à la télévision, dans les journaux et sur le web, chacun a exprimé son admiration. Un fonctionnaire local a déclaré : «J’ai été très surpris de le découvrir le jour de son achèvement. Mon admiration est indescriptible. »

Travailler main dans la main pour assurer le bon déroulement du sommet

L’Ethiopie n’a que deux saisons : celle de la sécheresse et celle des pluies. Les matériaux de construction du Centre de conférence devaient être importés, or la période de construction de 30 mois a connu trois saisons des pluies complètes, ce qui a rendu très difficile l’achèvement des travaux comme prévu.

Afin de garantir le projet tout en accélérant sa mise en ?uvre, les autorités locales ont accordé beaucoup de facilités à l’importation de matériaux de construction et à la fourniture de constructeurs. Grace aux efforts concertés de toutes les parties, le Centre de conférence de l’UA a été achevé avec succès !

En plus d’assurer la qualité de la construction, il est également très important de bien mettre en service et d’entretenir le Centre de conférence. Une fois le projet achevé et remis, l’équipe d’aide technique de Chine a continué d’y rester pour fournir un appui technique, aider à la formation locale du personnel technique, assurer le fonctionnement normal des installations et équipements du Centre de conférence et garantir le bon déroulement des réunions importantes.

Avec l’aide de l’équipe du projet, de plus en plus de techniciens locaux ont entrepris la tache d’? accompagner et sécuriser ? le Centre de conférence.

L’assistant ingénieur Olliges est un technicien local. Au début, face à des problèmes électriques complexes, son courage a été éprouvé à de multiples reprises. Avec les encouragements et l’instruction de l’équipe technique, il a travaillé dur pour acquérir des connaissances en électricité, ainsi que de l’expérience technique grâce aux maîtres chinois, et est finalement devenu l’un des experts en électricité du Centre de conférence de l’UA.

A plusieurs reprises, au beau milieu de la nuit, l’alimentation en électricité de la municipalité s’est montrée instable et le système électrique du Centre de conférence est tombé en panne. Afin d’assurer le déroulement normal de la réunion du lendemain, Olliges, habitant à proximité, arrivait toujours sur les lieux à la première heure et travaillait avec des experts techniques chinois pour le dépannage. Après avoir « sauvé » de nombreuses grandes conférences, son niveau technique s’est considérablement amélioré.

Afin que les techniciens locaux puissent assurer le plus tôt possible le déroulement de grandes conférences de manière indépendante, l’équipe technique a fait de chaque grande conférence un enseignement sur le terrain en vue de leur apprendre la technologie pratique. Faute de réunions, l’équipe technique formait également des opérateurs de première ligne et des techniciens de maintenance locaux. Jusqu’à présent, la partie chinoise a formé au total plus de 260 travailleurs qualifiés pour l’Ethiopie, créant plus de 2 000 emplois.

Un opérateur local a confié : « Afin de communiquer avec nous et d’accélérer notre progression d’études, les ingénieurs chinois ont intentionnellement étudié notre langue. Ces dernières années, j’ai acquis de plus en plus de compétences alors que les ingénieurs chinois ont maîtrisé de plus en plus de mots.»

A présent, avant même que les délégués n’entrent dans le Centre de conférence, les équipements d’interprétation simultanée des salles de réunion sont déjà allumés, l’ascenseur est prêt à recevoir les instructions de ses passagers, le grand écran de la salle affiche des images, le réseau Internet et les signaux de communication sont optimaux et le système de sécurité est intégralement activé. Grace aux efforts conjoints du personnel technique des deux parties, le Centre de conférence est prêt à fonctionner comme une machine automatisée sophistiquée.


Vue extérieure du Centre de conférence de l’UA

Le premier sommet annuel de l’UA s’est tenu autour du Nouvel An lunaire chinois. Afin de garantir le bon déroulement du sommet, les techniciens chinois n’ont pas pu se réunir avec leurs familles pour fêter le Nouvel An.

Zhang Suoxin, agé de 54 ans, faisait partie de l’équipe technique permanente et, depuis la remise et la mise en service du Centre de conférence de l’UA en 2012, il n’est pas rentré chez lui célébrer le Nouvel An pour la septième année consécutive. «On ne doit pas commettre d’erreur pendant le sommet, on ne ménagera aucun effort pour le sommet !»

Afin de garantir la ? grande réunion ? des chefs des pays africains, les membres chinois de l’équipe technique ont sacrifié leur ? petite réunion ? avec leur famille.

«C’est un grand navire! »

«Non, c’est une grande porte!»

«Non, c’est plutôt une cabine spatiale!»

Trois enfants éthiopiens débattaient avec véhémence devant le Centre de conférence de l’UA et ils imaginaient à quoi ressemblait ce complexe.

Peu importe ce que c’est, pour l’Afrique, il prédit un avenir meilleur. Cette vaste terre a nourri la plus ancienne civilisation humaine et, aujourd’hui, le peuple chinois travaille main dans la main avec le peuple africain pour créer ensemble un meilleur avenir !

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Résumé du projet

Le projet du Centre de conférence de l’Union africaine est le projet d’aide à l’Afrique du gouvernement chinois le plus important après le chemin de fer Tanzanie-Zambie. Il a été officiellement mis en chantier en juin 2009 et achevé en décembre 2011. Il a été conçu par l’Institut de recherche pour la conception architecturale de l’université Tongji et construit par la Compagnie de construction de Chine.

Le projet du Centre de conférence de l’Union africaine est situé à Addis-Abeba, où se trouve le siège de l’Union africaine. La superficie totale est d’environ 110 000 mètres carrés et la superficie batie de 50 537 mètres carrés. L’immeuble des bureaux atteint une hauteur de 99,9 mètres, avec un sous-sol et 20 étages. Le Centre de conférence comprend une grande salle de conférence de plus de 2 500 places, une salle de réunion de taille moyenne de 697 places, des petites salles de réunion, des salles de réunion VIP, une salle polyvalente, un centre médical d’urgence et une bibliothèque numérique.

Le président en exercice de l’Union africaine, le président de la Commission de l’Union africaine et les dirigeants de plusieurs pays africains ont déclaré que le Centre de conférence de l’Union africaine, construit par la Chine, témoignait de la profonde amitié de la Chine pour l’Afrique et de son ferme soutien à l’auto-renforcement de l’Afrique.