Une route de transport céréalier qui réchauffe les cœurs

Song Ran

Avant notre ère, Zhang Qian de la dynastie des Han partit à deux reprises de Chang’an, la capitale, dans le but d’ouvrir une voie reliant l’Orient et l’Occident. Au dénouement d’un long voyage fatigant et pénible, sa délégation rapporta des noix, des raisins, des grenades, des fèves, de la luzerne et d’autres plantes des Contrées occidentales, tout en ayant commercialisé la soie, le thé, la sidérurgie et les puits reliés par des canaux souterrains dans des royaumes de Kangju, de Dayuan ou encore dans des empires plus éloignés comme l’Empire parthe et l’Empire romain.

Ce voyage sans précédent, il y a plus de 2 000 ans, permit d’ouvrir une route terrestre de la soie reliant l’Asie, l’Europe et l’Afrique, créant une superbe scène d’échanges commerciaux et culturels entre la Chine et des pays étrangers. Aujourd’hui, la ville chinoise de Xi’an et l’oblys du Kazakhstan-Septentrional sont devenus plus proches grâce à la coopération agricole et aux échanges commerciaux.


Groupe de statues représentant la Route de la soie à Xi’an, Chine.

La vitesse du groupe Aiju

Au début de l’hiver, une usine moderne de transformation d’huile a été construite en un temps record. Elle comprend un grand séchoir, un dépôt pour les matières premières, des pressoirs bien équipés, des dépôts pour les tourteaux et des réservoirs d’huile, qui sont répartis sur les terres de l’oblys du Kazakhstan-Septentrional.

Il s’agit de la première phase des travaux du parc de transformation et de logistique des produits agricoles construit par le groupe Aiju de Xi’an. C’est un nœud logistique important pour le commerce sino-kazakh et également une base du groupe Aiju pour installer une plantation et le commerce transfrontalier. Ce parc permet non seulement de profiter au Kazakhstan-Septentrional et à d’autres oblys sur une zone de quelques centaines de kilomètres, mais également de retrouver des produits agricoles de haute qualité sur la plaine de Sibérie occidentale, et d’importer des matières premières notamment le blé et la graine de colza produits en Russie, en Ouzbékistan et dans d’autres pays voisins.


Parc de transformation des produits agricoles d’Aiju au Kazakhstan.

Cette usine conçue pour une transformation annuelle de 300 000 tonnes de plantes oléagineuses a été construite et mise en service en six mois, alors que les travaux prennent en général deux ans dans d’autres pays. En plus de la rapidité de sa construction, cette usine a gagné tout de suite la confiance de la population locale et réalisé rapidement des bénéfices. Cela a surpris le gouvernement de l’oblys.

La vitesse du groupe Aiju n’est pourtant pas un cadeau tombé du ciel.

La construction rapide de l’usine est la cristallisation de la collaboration sincère entre les deux populations qui ont surmonté toutes sortes d’épreuves. Les pressoirs ont été construits au cœur d’un été pluvieux. L’humidité et le terrain limoneux ont rendu les travaux plus difficiles. Au bout d’une journée de travail, les ouvriers qui montaient les poutrelles d’acier et serraient les vis étaient souvent mouillés jusqu’aux os sous leurs imperméables et leurs lourds équipements en caoutchouc.

La pose du câble à l’extérieur a été accomplie en hiver, où la température pouvait atteindre -30°C. Le sol gelé, aussi dur que du béton armé, atteignait deux mètres d’épaisseur. Cela a rendu l’opération des bêcheuses encore plus difficile. Les fourches se fissuraient en raison de la pression exercée. Il était impossible de réchauffer la surface de la terre par le feu. Alors, afin d’accomplir les travaux le plus tôt possible, les constructeurs ont brisé le sol avant de le bêcher. La pose du câble a été ainsi accomplie à la date prévue grâce à leurs efforts conjoints envers et contre toute difficulté environnementale.

Après la mise en service de l’usine, le groupe Aiju a gagné la reconnaissance de la population locale et a rapidement fait des bénéfices. En respectant les caractéristiques culturelles des employés locaux et leurs coutumes, Aiju a élaboré un mécanisme de récom penses et un système de promotion humanisés, a enseigné des connaissances sur la production et des techniques d’opération, et a aidé les employés à élargir leurs perspectives. De plus, le groupe fête l’anniversaire de ses employés de façon collective, aide leurs enfants àaller à l’école, etc… Ces actes de sollicitude ont réchauffé les cœurs des employés.


Atelier de production du parc de transformation des produits agricoles d’Aiju.

Grâce à la gestion scientifique de l’usine et aux efforts déployés, l’usine fonctionne bien et les employés gagnent un salaire moyen supérieur à celui des usines de la région. Un salaire qui augmente d’année en année présage un travail permanent pour les employés, qui se sentent plus heureux et plus satisfaits avec l’amélioration de leurs conditions de vie.

Après avoir reçu son diplôme universitaire, Erkenbeck a commencé à travailler pour le parc d’Aiju. Avant cela, la famille reposait sur le travail de son père dans les champs, et elle n’avait pas d’autres ressources, à l’exception de la vente des céréales en automne. Leur pouvoir d’achat était ainsi limité. « Maintenant, mon père et moi travaillons tous deux dans le parc », dit Erkenbeck, excité. « Nous pouvons gagner un salaire satisfaisant. Nous n’allons plus en ville pour travailler au coup par coup pendant la saison morte. » Lui et son père travaillent dans le parc depuis trois ans, ce qui a permis d’améliorer grandement les conditions de logement et de vie de la famille.

On peut rencontrer beaucoup de gens ordinaires comme Erkenbeck, qui ont vu leur vie complètement changée grâce à l’installation du parc d’Aiju.

L’usine, qui représente la première phase des travaux du parc, compte 150 employés. A l’avenir, l’accomplissement des trois phases pourra créer d’emblée plus de 300 emplois et faire travailler plus de 1 000 personnes de manière indirecte.

Développer l’agriculture sur commande grâce à l’innovation

Le Kazakhstan est un pays vaste et peu peuplé. C’est un grand producteur céréalier et un important exportateur de blé. L’oblys du Kazakhstan-Septentrional est l’une des trois grandes régions céréalières du pays. L’oblys dispose d’un terrain fertile et de conditions naturelles favorables. Cependant, en raison de la culture extensive, de la production fortement dépendante des conditions climatiques et du manque de techniques et d’équipement agricoles avancés, environ un tiers des terres cultivables étaient mises au repos chaque année.


Résidents de Xi’an achetant des produits céréaliers et huiliers du Kazakhstan.

Dans le respect des lois régissant l’utilisation des terres agricoles de l’oblys et en tenant compte des conditions locales, le groupe Aiju a développé un mode de coopération impliquant l’« agriculture sur commande », adapté aussi bien aux lois du Kazakhstan qu’à la demande du marché. Aiju a signé des contrats sur la culture et l’achat des céréales avec les fermiers, en fixant le prix d’achat. En collaboration avec des établissements de recherche agricole des deux pays et avec les fermiers, le groupe a mis en place un mode de gestion couvrant toute la chaîne d’exploitation dont la R&D des graines, la culture, la gestion, la récolte, l’achat et le stockage. L’agriculture sur commande, basée sur la demande du marché, guide les fermiers dans le choix, la quantité et la manière quant à la culture. Cela a réglé radicalement les problèmes concernant les terres cultivables mises au repos et les difficultés des paysans concernant la vente.

Cependant, l’application de l’agriculture sur commande ne s’est pas tout de suite bien déroulée.

Aiju a pris deux mois pour visiter les 900 foyers des 12 villages alentours, pour finalement n’obtenir la signature que d’à peine une centaine de foyers seulement. Le faible nombre de signatures a été principalement dû à la méfiance des paysans à l’égard des graines offertes par les entreprises chinoises.

Par conséquent, Aiju a lancé une plantation expérimentale avec les grands producteurs qui avaient déjà signé le contrat, dans le but de laisser parler par elle-même la régularité et la qualité de la production. Le groupe a collaboré avec les grands fermiers sous forme d’acompte pour présenter sa crédibilité et sa sincérité. Au cours de tout ce processus, le gouvernement de l’oblys lui a accordé un soutien important. Ainsi, de plus en plus de paysans ont-ils rejoint le programme d’agriculture sur commande.

Balkin, un fermier de l’oblys, dispose de 20 000 hectares de terres. Par le passé, il était souvent préoccupé par les difficultés de vente et par le bas prix des céréales. L’usine de transformation d’huile a ranimé son espoir, puis la généralisation du mode d’agriculture sur commande a transformé son espoir en réalité. Les terres mises au repos auparavant sont désormais entièrement utilisées, et les céréales récoltées se vendent facilement. Cela a stimulé l’enthousiasme de Balkin : « C’est Aiju qui m’a indiqué la bonne direction et m’a soutenu. Je ne me préoccupe plus du choix de graines à planter, ni de la vente de mes récoltes. » Aujourd’hui, Balkin recommande l’agriculture sur commande à toutes ses connaissances.

La mise en service du train Chang’an pour l’Asie centrale a permis la montée en gamme des effets de l’agriculture sur commande. Le train a raccourci le temps de transport, amélioré la rentabilité, tandis que le mode de transport des céréales en conteneur appartenant au groupe Aiju a diminué le coût et la durée du transport. Aujourd’hui, la durée de transport du blé et d’autres matières premières du Kazakhstan à Xi’an est passée de 25 jours à 10 jours, et la capacité de transport est passée de 21 tonnes par conteneur à 27 tonnes.


Résidents de Xi’an achetant des produits céréaliers et huiliers du Kazakhstan.

Après la récolte, le blé de Balkin est transporté pendant 10 jours par le train Chang’an, transformé en 3 jours dans la base de Chanba Xi’an, soumis à un contrôle, vendu au supermarché de Xi’an pour enfin arriver sur la table des habitants de cette ville.

Le train Chang’an apporte non seulement du blé et de l’huile comestible du Kazakhstan, mais aussi des spécialités agricoles comme des œufs, du lait, du miel, du bœuf et du mouton. Cela a élargi le commerce entre les deux pays, enrichi les variétés de marchandises exportées, en réalisant le pari du gagnant-gagnant. Actuellement, le Kazakhstan est en train de réaliser l’interconnexion entre sa politique de la « Voie brillante » et celle de la construction de « la Ceinture et la Route ». Ces efforts laissent présager un avenir prometteur.

Construire conjointement un « oblys chaleureux »

Aiju apporte à la population de l’oblys du Kazakhstan-Septentrional non seulement des bénéfices, mais aussi de l’aide et de la sollicitude.

En 2017, Aiju a acheté un entrepôt de semis dans le village d’Aymak de l’oblys. La seule école du village avait été construite au début des années 1960, elle était alors sobrement meublée et complètement délabrée. Il était particulièrement difficile d’assurer la sécurité des 100 élèves sans grillage. En voyant cette situation, Aiju a acheté et installé les grillages, assurant la sécurité des élèves de l’école.

L’installation pour le chauffage à l’école était la même depuis des années. Certains de ses tuyaux étaient si minces qu’ils ne pouvaient plus être ressoudés. Par le passé, l’école les réparait avec des bandes adhésives imperméables, mais cela n’était pas efficace dans la durée. L’installation était devenue presque inutile. Sans chauffage, les élèves étudiaient dans des salles de classe gelées pendant les hivers glacials. Aiju a donc acheté des installations toute neuves pour l’école avant l’arrivée de l’hiver, de sorte que les élèves étudient dans un environnement doux et agréable.


Elèves pauvres bénéficiant d’une aide financière versée par le groupe Aiju.

L’aide d’Aiju aux habitants locaux était loin de s’arrêter là : chaque année, des fournitures scolaires sont achetées pour les élèves extrêmement démunis et ils sont parrainés pour couvrir leurs frais d’études ; des visites régulières sont mises en place pour les octogénaires menant une vie difficile ; un soutien financier est accordé aux mères célibataires démunies… Le gouvernement local et l’école n’oublient pas la bienfaisance d’Aiju. Ils décernent chaque année un diplôme d’honneur à ce groupe afin de le remercier pour son aide à l’école et au village.

Il y a 2 000 ans, l’ancienne Route de la Soie, partant de Chang’an, servait de pont entre la Chine, l’Asie centrale, l’Asie occidentale et l’Europe dans leurs échanges commerciaux et culturels. Aujourd’hui,

«la Ceinture et la Route » qui traversent mille fleuves et montagnes relient un plus grand nombre d’endroits. La coopération pacifique, l’ouverture, l’inclusivité, l’enrichissement mutuel et la réciprocité restent toujours les particularités immuables présentes dans l’antiquité comme à présent.

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Résumé du projet

En 2016, le parc sino-kazakh de transformation des produits agricoles a été mis en chantier. Sur une superficie de 333 hectares, le projet a nécessité un investissement total de 1 milliard de yuans (environ 124,7 millions d’euros). L’usine de transformation d’huile qui a été la première phase du parc, s’étalant sur une superficie de 10,6 hectares, comprend un séchoir, un dépôt pour les matières premières, des pressoirs, des dépôts pour les tourteaux, des réservoirs d’huile et d’autres équipements annexes. La transformation annuelle peut atteindre 300 000 tonnes de plantes oléagineuses. L’usine dispose de quatre lignes ferroviaires. La capacité de ses entrepôts de graines peut atteindre 50 000 tonnes. L’usine a signé des accords sur l’agriculture sur commande avec une vingtaine de fermiers locaux.

Le parc de transformation des produits agricoles d’Aiju au Kazakhstan devient un centre de production pilote du groupe Aiju basé à l’étranger, et également un nœud logistique important pour le commerce sino-kazakh. Ce parc permet non seulement de profiter au Kazakhstan-Septentrional et àd’autres oblys dans un rayon de quelques centaines de kilomètres, mais il permet également de retrouver des produits agricoles de haute qualité sur la plaine de Sibérie occidentale, et d’importer des matières premières notamment le blé et la graine de colza produits en Russie, en Ouzbékistan et dans d’autres pays voisins.