Une voiture décapotable sortait lentement de l’usine sous les yeux attentifs de tous et les gens sautaient de joie.

C’était la première voiture Volvo.

A partir de ce jour, Volvo a conduit l’industrie automobile suédoise dans un périple épique centenaire.

Cependant, personne ne s’attendait à ce que, après plus de 80 ans, cette société automobile de longue date entretiendrait des relations étroites avec le groupe Geely, une jeune société automobile chinoise.

La ville suédoise Göteborg

Jan-Erik Larsson est le vice-président chargé de recherche et développement en Asie-Pacifique de Volvo Cars. Il a entendu, dès son enfance, de nombreuses histoires racontées par son grand-père et son père. Les trois générations de sa famille sont témoins du parcours de développement brillant mais sinueux de Volvo Cars.

Son grand-père a participé au développement de la première voiture Volvo. A cette époque, la Suède était devenue un pays industrialisé avec suffisamment d’acier de haute qualité produit dans le pays, des machines bien matures et une excellente équipe technique, ainsi que les conditions favorables à la production automobile. Ces avantages ont permis au jeune groupe Volvo de développer rapide ment la première voiture. Dans les décennies qui ont suivi sa nais sance, Volvo est entré sur le marché mondial et est devenu la gloire de l’industrie automobile suédoise.

Le père de Jan-Erik Larsson a été témoin de l’âge d’or de Volvo. A cette époque, les ventes de voitures Volvo progressaient sans cesse, se classant parmi les meilleures du marché des voitures de luxe, et restant à l’égal des Audi, des Mercedes-Benz, des BMW et autres. Dans les années 1990, Volvo avait mis au point un grand nombre de technologies révolutionnaires qui ont remporté les grands prix internationaux de l ’automobile. Le modèle classique S80 a gagné les faveurs de nombreux membres des familles royales de plusieurs pays et de nombreux hommes politiques et est devenu la référence en matière de sécurité maximale.

Cependant, lorsque Jan-Erik Larsson a rejoint Volvo en apportant avec lui la gloire de sa famille, il a constaté que la situation avait changé.

En 1999, le groupe Volvo a vendu sa société Volvo Cars au groupe américain Ford, pour des considérations stratégiques. Dix ans plus tard, l’industrie automobile mondiale a connu un hiver particulièrement long, alors que la société Volvo Cars faisait face à des difficultés commerciales et financières. Le nombre de ventes annuelles est tombé à 335 000 voitures et la perte annuelle a atteint les 17 milliards de couronnes suédoises (environ 16 milliards d’euros).

Volvo S90 prêtes à partir

Dans ce cas, la société Volvo Cars devait être vendue à nouveau.

Après des négociations ardues, le groupe chinois Geely a remporté les droits de soumission prioritaire parmi de nombreux soumissionnaires du monde entier et a finalement conclu un accord d’acquisition d’un montant de 1,8 milliard de dollars US.

Après l’acquisition, le groupe Geely a adopté diverses mesures efficaces pour aider Volvo Cars à remonter son moral, à optimiser sa structure et à ouvrir rapidement une nouvelle situation.

Au cours de l’année de l’acquisition, les ventes de voitures Volvo ont augmenté de 11,6 % par rapport à l’année précédente. Parmi ces ventes, les ventes sur le marché chinois ont augmenté de 36,2 %, et celles sur le marché suédois de 26,5 %.

A propos du renouveau de la société Volvo Cars, Jan-Erik Larsson a dit avec émotion : « Au début de l’acquisition, j’ai entendu certaines inquiétudes, mais les faits parlent plus fort que les mots. J’ai été agréablement surpris de constater que Volvo Cars a connu un développement rapide après son acquisition. Que ce soit sur le marché mondial ou sur le marché chinois, nous avons créé de nouveaux records de vente cinq années consécutives en 2018. Sans aucun doute, c’est la meilleure preuve du succès de l’acquisition entière. »

L’acquisition de Volvo Cars par Geely a d’ores et déjà attiré l’attention de l’industrie automobile mondiale et attisé la curiosité : comment une jeune entreprise automobile établie depuis moins de 12 ans pourrait-elle acquérir une entreprise rodée de plus de 80 ans? Plus important encore, pourrait-elle convaincre son syndicat?

Lorsque la nouvelle de l’acquisition a été proclamée, le syndicat l’a effectivement boycottée.

Les gens étaient emplis d’inquiétudes : les Chinois pourraientils nous sortir du précipice? Chériraient-ils comme nous cette marque dont les Suédois sont si fiers? Pourraient-ils surmonter d’énormes différences culturelles? Les emplois et les avantages des travailleurs seraient-ils garantis?

Pour en savoir plus sur cette société chinoise, le syndicat de Volvo a d’abord pensé à se renseigner à Londres, où Geely a mis des placements dans la société londonienne de taxis. Le syndicat a inspecté les opérations de l’entreprise, consulté l’opinion des employés et, aussi inattendu soit-il, a entendu massivement des paroles de satisfac tion au sujet de Geely, ce qui lui a permis de se forger un avis positif.

Plus tard, le syndicat et des médias suédois ont effectué un voyage spécial en Chine pour rencontrer le groupe Geely et visiter son centre de production, ce qui a fait bonne impression au syndicat.

Au cours des deux années de négociations, le groupe Geely a également envoyé du personnel rendre visite au syndicat pour répondre directement et en toute sincérité aux préoccupations du syndicat, ainsi qu’aux droits et intérêts légitimes défendus par celuici. Cela a progressivement dissipé les préoccupations des travailleurs.

Le président du syndicat de Volvo Cars, Glenn Bergström, a admis que le syndicat était initialement rongé par l’inquiétude et appelait au boycott contre cette acquisition. Toutefois, après des commu nications sincères répétées, la peur et le boycott ont progressivement disparu. Finalement, le syndicat a voté pour cette acquisition.

Toucher le syndicat n’est que le premier pas vers l’intégration, et l’histoire du renouveau de Volvo Cars ne fait que commencer.

L’ajustement de la structure de gestion est un autre problème clé pour le groupe Geely.

Dans le passé, Volvo Cars n’avait pas beaucoup de pouvoir de décision pour son propre développement, ce qui décourageait considérablement l’enthousiasme de la direction et ralentissait le développement de la société.

Suffisamment d’autorité et d’initiative devraient être accordées à la direction!

Après la remise de la société entre les mains de Geely, ce dernier a décidé de mettre en place une gestion localisée et de reconstruire le conseil d’administration de Volvo Cars conformément à une structure de gouvernance à trois niveaux : l’assemblée des actionnaires, le conseil d’administration et la direction. Les 13 membres du nouveau conseil d’administration viennent de plusieurs pays dont la Chine, la Suède, l’Autriche, le Danemark et l’Allemagne, et couvrent l’automobile, la logistique, la gestion financière et d’autres domaines, permettant de rassembler des talents internationaux et des talents suédois locaux.

Dans le même temps, Volvo Cars a également acquis une indépendance opérationnelle. La société conserve son siège social à Göteborg, en Suède, ainsi que toutes les usines, centres de recherche-développement et réseaux de vente existants. Glenn Bergström, qui travaille pour Volvo depuis plus de 30 ans, a estimé que la nouvelle structure de gestion confère à la direction de Volvo Cars une importante autorité pour prendre des décisions en toute indépendance. Le budget peut être ajusté chaque année en fonction de la performance.

En outre, le groupe Geely fournit à Volvo Cars des conseils et un soutien en termes de fonds, de talents, d’infrastructures, et de gestion logistique, etc. Aujourd’hui, Volvo Cars a plus de 43 000 employés dans le monde et a mis en place un vaste réseau de vente et de service. En 2018, Volvo Cars a vendu 642 000 voitures, atteignant un nouveau record de vente.

De cette manière, ce vieux constructeur automobile a commencé à se redresser progressivement.

Afin de contrôler de manière plus efficace les coûts et d’améliorer l’efficacité, le groupe Geely a ouvert à Volvo Cars les réseaux de fournisseurs de l’ASEAN-Chine, afin de l’aider à réaliser son approvisionnement global et à optimiser sa gestion opérationnelle.

Afin de mieux coopérer et d’améliorer la compétitivité, le groupe Geely a mis en place une division du travail raisonnable entre l’usine Volvo en Chine et ses autres usines de production mondiales, et a défini leurs marchés cibles respectifs.

Plateforme CMA de Volvo

Afin de maintenir le haut niveau de Volvo dans le domaine de la technologie automobile, le groupe Geely a investi 11 milliards de dollars en recherche-développement pour Volvo Cars. Ce projet est devenu l’un des projets d’investissements industriels les plus importants et les plus avancés sur le plan technologique dans l’histoire de la Suède.

Cette coopération sincère portera sûrement des fruits bénéfiques à chacun!

L’architecture modulaire compacte(CMA) pour la voiture de classe moyenne est un exemple réussi de développement conjoint et de partage de technologies. Cette architecture modulaire compacte pour la voiture de classe moyenne de premier plan dans le monde est hautement flexible et malléable, adaptable à un large éventail de formes et de tailles de carrosseries, et compatible avec différents systèmes d’alimentation.

En se basant sur l’architecture CMA, le groupe Geely a développé la nouvelle marque LYNK sur le marché chinois, et Volvo la série XC40 installée à Gand en Belgique.

Fondée en 1965 à 60 km au nord-ouest de Bruxelles, en Belgique, l’usine de Gand est la plus grande usine d’assemblage de Volvo Cars en dehors de la Suède.

La crise financière mondiale de 2008 a plongé l’industrie automobile belge dans un hiver rigoureux, et l’emploi dans l’industrie du montage automobile s’est réduit de moitié, provoquant une crise de licenciement à l’usine Volvo de Gand. L’acquisition par Geely a sorti l’usine de Gand de l’ombre de la crise et a ravivé sa vitalité.

Aujourd’hui, dans l’usine de Gand, une nouvelle voiture sort chaque seconde de la chaîne de montage et plus de la moitié de la production mondiale de Volvo Cars est assemblée dans cette usine. Le nombre d’employés est également passé de 4 000 au moment de l’acquisition à près de 6 500, et 20 000 emplois locaux ont été indirectement créés. L’usine de Gand est parmi les entreprises qui embauchent le plus d’employés dans la province de Flandre-Orientale en Belgique. En 2014, le président chinois Xi Jinping a souligné, lors de sa visite de l’usine de Gand, que celle-ci « a construit un pont de coopération gagnant-gagnant entre l’investissement chinois et la technologie européenne ».

Dans la synergie et l’intégration de Geely et Volvo, la civilisation centenaire de l’industrie automobile occidentale et la culture orientale montrent une implication, une compréhension et une tolérance mutuelles, ce qui laisse entrevoir les perspectives optimistes d’une coopération gagnant-gagnant entre entreprises chinoises et européennes. Elles grandiront ensemble et réaliseront leurs rêves automobiles ensemble!